Combustibles

Le bois-énergie recouvre une réalité très variée d'appareils de chauffage et de combustibles, du classique mais peu performant bois bûche jusqu'aux très élaborés granulés utilisés dans des installations très performantes et modernes.

Qu'il s'agisse du bois bûche, des granulés ou du bois déchiqueté, découvrez les procédés de fabrication, les installations de combustion associées ainsi que les démarches qualité et labels qui vous permettront de guider vos choix et opter pour la solution la plus adaptée à vos besoins tout en limitant votre impact sur l'environnement.

Bois bûche

Le combustible bois le plus consommé

Le bois bûche est le combustible le plus utilisé par les particuliers en France, la consommation du bois de chauffage en bûches est estimée au niveau français à 42 millions de m3 par un parc de 5,5 millions d’appareils de chauffage.

En Île-de-France, 2 millions de m3 sont consommées chaque année par près de 800 000 ménages. La consommation annuelle moyenne de 3,8 m3 pour une moyenne de 67 jours de chauffe.

Les pratiques d'utilisation des Franciliens sont sensiblement différentes du reste de la France. En effet, on retrouve une consommation plus occasionnelle, principalement en agrément. En effet, 36 % des Franciliens qui détiennent un appareil de chauffage au bois utilisent le bois bûches en agrément ou loisir (la flambée de Noël par exemple),  24 % l'utilisent en appoint exceptionnel, 23 % l'utilisent en appoint régulier en complément d'une autre source d'énergie. Enfin, 17 % des Franciliens l'utilisent comme source d'énergie exclusive pour le chauffage (usage principal).

Les essences recommandées pour le bois de chauffage sont des essences feuillues :

  • les feuillus durs comme le charme, le chêne, le hêtre, le frêne et le châtaignier,
  • les feuillus tendres qui font un bois d'allumage efficace : peuplier, aulne, saule, tilleul.

Les essences résineuses sont déconseillées à l'utilisation en bois bûche car elles peuvent accélérer l'encrassage et le bistrage des conduits.

Le volume dépend de la longueur des bûches

Le volume de bois bûche est souvent exprimé en stère mais l'unité officielle de mesure reste le mètre cube. Le stère de référence correspond à un mètre cube apparent (MAP) de bois empilé confectionné exclusivement avec des bûches d'un mètre de longueur, toutes empilées parallèlement et rangées avec soin.

Le nombre de stères de référence contenus dans un mètre cube apparent de bois empilés varie en fonction de la dimension des bûches. Ainsi, lorsque l'on recoupe les bûches d'un mètre de long en bûches plus courtes, le volume apparent diminue car les vides sont mieux occupés. Par exemple, si les bûches mesurent 50 cm, alors une stère de référence correspondra à 0,8 m3. Si les bûches mesurent 33 cm, le volume équivalent à une stère de référence sera de 0,7m3.

L'humidité du bois influence la qualité de la combustion

L'humidité du bois, c'est-à-dire sa teneur en eau, a une incidence très forte sur le pouvoir calorifique de ce dernier. Par conséquent, afin d'obtenir le meilleur rendement possible d'une essence en terme énergétique, il faut la brûler à un taux d'humidité inférieur à 23%.

La combustion de bois humide ne permet pas d'atteindre la puissance nominale des appareils de chauffage. Elle libère également des substances polluantes contrairement au bois sec, du fait d'une combustion incomplète du bois, et elle augmente les risques de bistrage et de feu de cheminée.

Ainsi, soit le bois est sec (taux d'humidité inférieur à 23%) et prêt à l'emploi, ou soit il est humide et nécessite une période de stockage plus ou moins longue. Généralement, un bois vert fraichement coupé (humidité supérieure à 35%) necessite une période de séchage d' une année sous abris ventilé puis de six mois à l'air libre avant de devenir "sec".

Granulés

Utilisé pour la première fois aux États-Unis au milieu des années 1970, suite à la première crise pétrolière, le granulé de bois, aussi connu sous le terme anglais de « pellet » est un combustible qui a la forme de petits cylindres de bois 100 % naturels. Ils proviennent essentiellement du compactage de produits connexes de scieries, tels que la sciure et les copeaux. Et il est utilisé principalement pour le chauffage.

Caractéristiques

Son diamètre varie entre 6 et 9 millimètres et sa longueur entre 10 à 30 millimètres.

Sa haute densité énergétique et sa granulométrie régulière en font un combustible moderne permettant l'automatisation complète des systèmes de chauffage. Son taux d’humidité très faible (inférieur à 10 %) lui confère un haut pouvoir calorifique et permet aux appareils de chauffage d’avoir un excellent rendement.

Il convient à tous types de besoins : une chaudière automatique peut alimenter une maison ou un bâtiment collectif ; un poêle peut s’intégrer dans un appartement ou une maison de ville.

Procédé de fabrication

Les granulés de bois sont fabriqués à partir de sciures ou de sous-produits de menuiserie. La production est réalisée dans des usines spécialisées dont le process de fabrication s'inspire de celui de la fabrication d’aliments du bétail.

La matière première est finement broyée puis séchée pour être amenée aux conditions nécessaires avant d’être comprimée à environ 100 bars à travers une presse.

Le séchage est majoritairement réalisé avec des chaudières à déchets de bois, garantissant ainsi un bon bilan écologique au produit. Les granulés ainsi obtenus sont alors refroidis (conservation) puis tamisés (élimine les poussières), avant d’être ensachés ou expédiés en vrac.

Bois déchiqueté

Les plaquettes de bois ou « bois déchiqueté », sont produites à partir des sous-produits issus de l’exploitation forestière mais non commercialisés (houppiers, branchage, bois tordu, produits d’éclaircies, bois mitraillé, etc.). Branches et troncs sont simplement broyés et ensuite stockés pour séchage avant d'alimenter le silo de la chaufferie. On distingue trois types de combustibles en fonction de leur origine : la plaquette forestière, les produits connexes des industries du bois et les produits bois en fin de vie.

La plaquette forestière

L’appellation « plaquette forestière » caractérise du bois-énergie directement issu de la forêt à la différence des plaquettes industrielles ou des produits bois en fin de vie qui ont subi une transformation industrielle avant de devenir un combustible. Le déchiquetage peut se réaliser en forêt, en bord de parcelle, sur une place de dépôt, sur une aire de stockage ou directement à l’entrée de la chaufferie.

Elle peut être issue de l’exploitation foretière ou être récoltée spécifiquement sur les parcelles. On peut également récolter la plaquette forestière dans le bocage en entretenant les haies. Cela a l’avantage de dynamyser la régénération de la forêt ou du bocage, en participant à son entretien.

Les plaquettes forestières comme combustibles-bois disposent de plus de ressources et participent à la gestion durable des forêts. Le déchiquetage des plaquettes forestières est le plus souvent réalisé par des broyeurs à couteaux, qui leur donne un aspect régulier. Les plaquettes forestières ont l’avantage de ne pas entrer en contact avec d’autres produits, ce qui limite la possibilité d’y retrouver des corps étrangers ou polluants.

Les produits connexes des industries du bois

Les produits connexes des industries du bois (ou sous-produits) sont constitués de :

  • première transformation : plaquettes, écorces, sciures humides. Les plaquettes de scierie ont pour origine les dosses et délignures broyées. On distingue les plaquettes blanches (écorcées) et les plaquettes grises (non écorcées). L’écorce est la partie superficielle et protectrice des troncs, des branches et des rameaux, riche en liège et tanins. Les sciures sont produites au cours des coupes effectuées sur la matière première (généralement du bois frais).
  • seconde transformation : chutes courtes, copeaux, sciures sèches. Les chutes courtes sont produites lors de la mise au gabarit des sciages. Les copeaux et sciures sèches sont obtenus lors du sciage, du ponçage et des différents usinages avant tout traitement.

Il sont issus des industries de première et seconde transformation du bois (scierie, menuiserie...). Ils représentent près de 50 % du volume de bois d’œuvre à l’entrée des industries.

Les produits bois en fin de vie

Ce sont les broyats obtenus à partir des palettes, des caisses, des cagettes et des barquettes. Sous réserve qu’ils n’aient pas été traités, ni souillés, ces produits peuvent être utilisés en chaufferie même s’ils présentent des plots en aggloméré.

Ces produits sont concentrés dans les zones urbaine, industrielle et commerciale et dans les entreprises de collecte et de réparation.

Ils sont utilisés sous la formes de broyats. Les broyeurs à marteaux ont la particularité d’éclater les bois. Les extrémités des plaquettes sont fibreuses et les morceaux ont tendance à s’emboiter les uns dans les autres, ce qui provoque des voûtages dans les silos et nuit à la fluidité du produit. Le broyat nécessite souvent des opérations d’affinage (second broyage, déferraillage, dépoussiérage, calibrage...) Ce sont des produits secs. Ils ne présentent aucun traitement de préservation ni d’ignifugation aucun revêtement de type chant PVC.

La sortie du statut de déchet (SSD) permet à certaines catégories de ces combustibles d'être utilisées en chaufferie collective.